Marie Wattel s'est offert un nouveau titre aux championnats de France petit bassin de Chartres. Après le 100m nage libre, la Nordiste l'a assez largement emporté sur le 100m papillon (57"11), comme un ultime coup de bambou avant une phase de repos nécessaire pour la pensionnaire du Cercle des nageurs de Marseille, qui ne sera pas de la partie aux Mondiaux de Melbourne.

Qu'est-ce que tu penses de ton 100m victorieux ?

Ce matin, c'était bien effectué avec de bons virages, un rythme régulier, assez en contrôle finalement. Je voulais garder cette idée-là pour ce soir. Je ne cherchais pas de chrono en particulier, je cherchais à me rassurer. A priori, le titre était un peu gagné d'avance sans dénigrer les autres filles. J'avais juste envie de me faire plaisir et faire une course où je contrôle les choses, parce que je pense que je n'étais pas à 100%. Même si je ne vais pas aux Mondiaux, c'est bien de me dire que je ne suis pas non plus à la cave (rires).

C'était donc ta dernière course de l'année, aujourd'hui, à Chartres...

J'ai fait trois ans avec un début de saison à chaque fois très très chargé avec l'ISL notamment. Je faisais 30-40 courses en six ou huit semaines, donc ça m'a bien pris de l'énergie. Ensuite, viennent les objectifs grand bain et je sentais que j'avais de la fatigue émotionnelle. J'ai l'impression que j'avais de moins en moins cette flamme derrière le plot. J'ai juste besoin de me reposer et repartir d'attaque en janvier.

Est-ce que cela signifie que tu vas dire stop pendant plusieurs semaines, ou vas-tu continuer à t'entraîner ?

J'ai dit à mon entraîneur que ça ne me dérangeait pas de m'entraîner, mais je me connais. Quand je suis en compétition, je veux gagner. Si je ne gagne pas, je perds de l'énergie, je suis frustrée, je suis énervée, il faut que je refasse un travail pour me sentir mieux, etc. Tout cela prend beaucoup d'énergie et je n'ai pas envie d'aller à Melbourne, même si je sais que l'objectif sera de prendre du plaisir. Parce que si j'y vais, j'aurais envie de gagner, mais je vais perdre parce que je ne suis pas au niveau et ça va me frustrer plus qu'autre chose. M'entraîner ne me dérange pas mais je veux poser un peu le cerveau, voir mes amis, ma famille, rester un peu à Marseille et ne pas faire tout le temps sa valise, c'est bien aussi.

A Chartres, Louis Delvinquière